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Sengchanh améliore la sécurité et la santé au travail (SST) dans les plantations de café du Laos

Le vice-président de la Lao Coffee Association applique maintenant les leçons en matière de SST qu’il a apprises lors du cours donné dans le cadre du programme Fonds Vision Zéro à sa vie quotidienne dans la province de Champasak.

«Je suis plus prudent compte tenu des risques potentiels d’accidents.»

«J’ai même appliqué les connaissances acquises en matière de sécurité et de santé au travail à ma vie quotidienne. Par exemple, je range correctement les couteaux dans ma cuisine, car je sais qu’en cas d’accident, cela me fera perdre du temps et de l’argent et pourrait causer des blessures ou une incapacité.»

Sengchanh Khammounth, âgé de 52 ans, est vice-président de la Lao Coffee Association. Il est réfléchi et prudent – en ce qui concerne sa santé, son travail et les mots qu’il emploie.

Il est né à Pak Lay, dans la province de Sainyabuli, avec vue sur le fleuve Mékong, à l’ouest du pays. A 18 ans, il s’installe à Vientiane, la capitale, avec ses larges boulevards, ses rues bordées d’arbres et ses sanctuaires remarquables. A 24 ans, il s’installe à Savannakhet, à la frontière de la Thaïlande, où il se marie. Enfin, en 1999, il déménage dans la province de Champasak dans le sud-ouest où il vit aujourd’hui.

Il commence ses journées 6 h en faisant des exercices et en prenant un petit-déjeuner. Il passe du temps avec son épouse et ses trois enfants avant de se rendre à son bureau à Paksé.

Toutefois, un jour, au lieu d’aller travailler comme d’habitude, il a rencontré l’équipe du programme Fonds Vision Zéro et des membres de la chambre nationale de commerce et d’industrie. Ils avaient une proposition à lui faire: aimerait-il assister à des séances de formation sur la sécurité et la santé au travail, à l’intention des employeurs et des travailleurs?

«Le Fonds Vision Zéro m’a beaucoup intéressé dès la première réunion», a-t-il déclaré. «Mon association relative au café avait observé que les agriculteurs manquaient de connaissances à l’égard de la SST, alors je voulais faire ma part.»

Au cours des mois suivants, son intérêt initial s’est transformé en une expérience qui a changé sa vie.

Le café au Laos

Ce n’est toutefois qu’au milieu des années 1990 que le gouvernement a commencé à encourager les investissements et les exportations du secteur privé. Aujourd’hui, le café est l’un des principaux produits agricoles du Laos. En effet, malgré un ralentissement général du marché mondial du café, le volume d’exportations du Laos a connu une hausse de 22 p. 100 de 2016 à 2018.

La production est meilleure dans le sud du pays, sur le plateau des Bolovens. La région est connue pour être propice à la culture du café, en raison de sa haute altitude, de son sol rouge volcanique, de la répartition uniforme des précipitations et des températures fraîches.

Les grains d’Arabica cultivés à cet endroit sont réputés pour leur corps moyen avec une combinaison de notes légères citronnées et d’arômes floraux. Les grains de Robusta sont plantés à des altitudes inhabituellement élevées, ce qui confère au café des caractéristiques uniques (bon corps, caractéristiques neutres, goût pur) qui en font un café recherché sur le marché mondial.

Des travailleurs du café en train de vérifier la qualité des grains de café.

M. Sengchang et les membres de la coopérative de café valident le matériel de formation en sécurité et santé au travail.

M. Sengchang dans son bureau avec son équipe.

On produit du café au Laos depuis plus d’un siècle.

Qui cultive le café ?

Le reste des plantations de café appartient à de petits exploitants. On estime que 24 000 familles s’adonnent à la culture du café. Les tâches sont partagées entre les femmes et les hommes, les femmes étant plus actives dans les activités de récolte.

Six coopératives du plateau des Bolavens sont membres de la Lao Coffee Association regroupant 3 450 ménages. Cela représente environ 14 p. 100 de tous les petits exploitants du plateau des Bolovens. Les membres ont conclu des contrats avec les coopératives auxquelles ils vendent le café qu’ils produisent en vue de l’exporter au Vietnam (76 p. 100), suivi de l’Europe, du Japon et des États-Unis.

La structure de la chaîne d’approvisionnement est complexe et dépend d’un large éventail de facteurs. A Champasak, le système de la chaîne de valeur du café comprend: la culture, le regroupement, la transformation primaire pour obtenir du café vert, la transformation des grains verts et l’exportation ou la distribution sur le marché intérieur. La torréfaction, le broyage, le choix de la marque et l’emballage ont lieu principalement dans les pays importateurs.

Dans la province de Champasak, les plantations représentent environ 30 p. 100 des terres destinées à la culture du café.

«Grâce au Fonds Vision Zéro en RDP lao, les employeurs et les travailleurs connaissent mieux la SST et savent comment prévenir les accidents avant qu’ils ne surviennent.»

Au Laos, le Fonds Vision Zéro est devenu une initiative multipartite de coopération pour le développement, mise en œuvre conjointement avec le Ministère du travail et des affaires sociales du Laos, la Chambre nationale de commerce et d’industrie et la Fédération des syndicats du Laos.

Le projet est axé sur la formation en SST dans les secteurs de la culture du café et du vêtement.

Sengchanh n’a pas seulement été sensibilisé à l’importance d’utiliser correctement les outils et le matériel, il a appris à transmettre cette information à un public plus large. Les agriculteurs reçoivent maintenant des feuillets d’information contenant des astuces et des conseils utiles.

Après la formation, il a remarqué que les agriculteurs commençaient à se protéger des accidents pouvant éventuellement survenir dans les plantations de café. Par exemple, ces derniers savent comment utiliser correctement les tondeuses à gazon, placent leurs outils dans un lieu de stockage bien organisé à la maison et rangent les produits chimiques dans un endroit sécuritaire.

«J’ai noté l’appui apporté au projet par le gouvernement et constaté que celui-ci travaillait en étroite collaboration avec le secteur privé pour réduire les risques pour la SST.»

Améliorer la SST sur toute la chaîne d’approvisionnement

Même si Sengchanh n’a jamais été personnellement blessé au travail, ses travailleurs ont été victimes d’accidents. En 2009, un travailleur utilisait une tondeuse à gazon lorsque la lame s’est cassée et lui a heurté le bras et la jambe. Lors d’un autre incident, des travailleurs déplaçaient un petit tracteur avant que celui-ci ne roule sur leurs pieds et leurs mains. Dans ces deux accidents, les personnes concernées ont subi de légères blessures.

«Je vois la SST comme un processus, une initiative visant à réduire les accidents, les blessures et les maladies liés au travail qui pourraient être causés par des machines, des produits chimiques ou des animaux», a affirmé Sengchanh.

En général, les principaux risques en matière de SST dans le secteur de la culture du café sont les suivants:

  • une mauvaise utilisation du matériel et des outils;
  • l’utilisation de produits chimiques sans équipement de protection (par exemple, lorsque les agriculteurs pulvérisent des produits chimiques, ils ne portent pas toujours un masque, des gants et des bottes);
  • la lumière du soleil, car les agriculteurs ont tendance à travailler longtemps sous le soleil;
  • les animaux, comme les serpents et les insectes.

«La SST est importante, parce qu’elle fournit de l’information et permet aux travailleurs de mieux comprendre comment se protéger des outils, du matériel ou des produits chimiques qu’ils utilisent. Lorsque les travailleurs sauront se protéger, ils seront en bonne santé », a-t-il ajouté.

Avec l’aide du Fonds Vision Zéro, les producteurs de café et les membres de l’organisation des employeurs entretiennent maintenant une meilleure relation et ont tissé des liens plus étroits. Les agriculteurs ont acquis de nouvelles connaissances et l’association rencontre ces derniers plus souvent pour des activités de formation.

Le Fonds Vision Zéro en RDP lao a accru la sensibilisation des employeurs et des travailleurs à la SST.

«En tant qu’employeur, j’aimerais entrevoir un avenir dans lequel tous les employés sont en sécurité, parce qu’ils savent se protéger des risques en matière de SST. J’aimerais qu’il y ait une réduction à zéro du nombre d’accidents du travail et de décès dans ma province», a dit Sengchanh.

Le projet Fonds Vision Zéro a pris fin en mars 2021. L’association prévoyait offrir davantage de séances de formation aux agriculteurs d’autres provinces, mais elles ont été annulées en raison du COVID-19. Malheureusement, le mieux que les responsables pouvaient faire a été de distribuer des feuillets sur la SST aux agriculteurs.

Dans les cinq à dix prochaines années, j’aimerais que tous les secteurs concernés collaborent de manière à encourager les agriculteurs à cesser d’utiliser des produits chimiques. J’aimerais que les investisseurs accordent plus d’attention à la sécurité des employés. De plus, j’aimerais que tous les producteurs de café et les travailleurs deviennent membres du fonds de la sécurité sociale, car ils seront protégés et recevront une indemnisation en cas de blessure ou de décès», a-t-il précisé.

Le financement reste un enjeu majeur pour la poursuite du projet. L’association de Sengchanh dispose de ressources financières limitées, bien que les membres souhaitent continuer de dispenser une formation en SST aux producteurs de café.

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