Choose the language

Jerson mène Madagascar vers l’adoption d’une politique nationale sur la sécurité et la santé au travail (SST)

Il voit un lien direct entre le projet Fonds Vision Zéro et les efforts déployés par le pays pour ratifier de nouvelles conventions sur la sécurité et la santé au travail.

«J’ai toujours voulu aider les gens, travailler sur une échelle globale et être un défenseur du droit.»

Jerson Razafimanantsoa est né au printemps 1974 à Mananjary, une ville de Vatovavy, à Madagascar. La ville est située sur la côte sud-est du pays, un endroit où les habitants vivent de la pêche ou de la production de cultures comme celles du café, de la vanille et du poivre.

Il est arrivé en 1990 à Fianarantsoa, située à quatre heures de route vers l’intérieur des terres, pour y étudier le droit. Fianarantsoa veut dire «bonne éducation» en malgache: la ville est le centre culturel et intellectuel de l’île.

Jerson rêvait de travailler pour le gouvernement. Après l’obtention de son diplôme, il s’est inscrit à l’école nationale d’administration où il obtient son agrément pour devenir inspecteur du travail. A ce poste, il était chargé d’appliquer les lois visant à promouvoir le travail décent à Madagascar.

Après avoir servi son pays pendant 15 ans, il a gravi les échelons et est devenu chef de service, puis directeur régional. Depuis avril 2019, il occupe le poste de directeur général au ministère du Travail.

Une fois la pandémie de COVID-19 déclarée, les activités quotidiennes de Jerson ont doublé. Il a commencé à assumer de plus grandes responsabilités et en a acquis de nouvelles. Selon Jerson, tout le monde au ministère était déterminé à relever les défis liés à la pandémie et continue de l’être. Mais cela n’a pas été facile. Madagascar a été l’un des pays les plus durement touchés du continent, et a dû lutter contre une vague d’infections et faire face au ralentissement socio-économique qui a suivi. Les journées de Jerson commencent vers 5 h et se terminent vers 19 h. Mais depuis que le travail à domicile est devenu la norme en 2020, il maintient son objectif visant à trouver un équilibre entre sa vie personnelle et professionnelle. Il reçoit parfois jusqu’à minuit des appels de nature professionnelle.

«Pendant tout ce temps, je réfléchis simplement à la façon dont je peux progresser et surmonter les défis occasionnés par la crise du COVID-19. Parfois, je confonds vie quotidienne et vie professionnelle. Même quand je devrais dormir, je continue de penser.»

Créer une culture axée sur la prévention au travail 

Lorsque les responsables du Fonds Vision Zéro ont amorcé un dialogue avec Madagascar portant sur le programme de formation en 2017, le code du travail du pays prévoyait déjà des dispositions ayant trait à la SST. Cependant, Jerson admet que, dans la pratique, son travail était davantage centré sur la prospérité économique, par exemple, sur l’amélioration de la sécurité sociale.

Le projet visait à former des spécialistes comme Jerson aux pratiques en matière de SST. Grâce à la formation, Jerson a acquis une meilleure idée des risques liés au travail – des situations qui augmentent les chances d’avoir un accident. Maintenant, après avoir terminé le programme de formation relevant du Fonds Vision Zéro, il comprend mieux les risques potentiels et la manière d’y remédier.

Jerson a ensuite formé des inspecteurs du travail qui ont continué à former encore plus d’inspecteurs du travail. D’autres intervenants, comme les employeurs et les médecins qui oeuvrent en milieu de travail, ont également participé à des séances de formation.

Cela dit, des déficits de travail décent persistent à Madagascar. Le gouvernement essaie d’y remédier et le projet Fonds Vision Zéro appuie ces efforts. Actuellement, le ministère se prépare à ratifier des conventions concernant la SST. Jerson voit un lien direct entre le programme de formation et les progrès réalisés par le personnel des administrations gouvernementales.

«Depuis la mise en œuvre du projet, il y a eu un véritable rétablissement d’une culture de prévention en milieu de travail.»

Deux ouvriers placent une toiture sur une maison.

Un ouvrier sur un chantier de construction.

Déchargement de garabas (panier) de litchis au poste de traitement.

Préparation du carton pour emballer le litchi à Toamasina.

«Si nous n’avions pas le projet Fonds Vision Zéro, nous ne serions pas en mesure d’accélérer ce processus.»

Améliorer le bilan du pays en matière de SST

Bien qu’il ne soit pas personnellement actif dans les activités quotidiennes du projet Fonds Vision Zéro, Jerson et ses collègues du ministère encouragent tous les inspecteurs du travail à participer et à en apprendre le plus possible sur la SST.

Preuve de son engagement, il passe rapidement en revue les différentes façons par lesquelles le ministère s’est engagé envers la SST: celui-ci se décrit comme un partenaire du Fonds Vision Zéro et est toujours représenté lors activités régionales du Fonds Vision Zéro; il a nommé un directeur de la sécurité sociale en milieu de travail qui était l’un des inspecteurs du travail ayant reçu une formation dans le cadre du projet Fonds Vision Zéro.

Jerson et ses collègues du ministère élaborent également un plan stratégique relatif à l’inspection du travail dans certains secteurs, notamment les mines, le tourisme et l’industrie du textile. Jerson dit qu’il s’attend à des résultats meilleurs et plus concrets.

Les efforts déployés par le ministère pour réaliser des avancées dans le domaine de l’inspection du travail, tout en surmontant les défis relatifs au COVID-19, ont été reconnus par le parlement national. Selon Jerson, cela aurait été impossible sans l’appui du Fonds Vision Zéro.

Il reconnaît que des défis subsistent en ce qui concerne la SST ainsi que la prévention et l’atténuation des impacts du COVID-19. Mais il est convaincu que le gouvernement continuera à travailler fort pour les relever.

Avec tout ce qui se passe, Jerson cherche toujours cet insaississable équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

«Lorsque la pandémie sera terminée, idéalement, j’aimerais peut-être prendre un peu de vacances», dit-il en riant.

«Mais il reste beaucoup à faire.»

En savoir plus

Ces histoires d’impact ont été réalisées avec le soutien financier de l’Union européenne.