De l’utilisation des ciseaux au harcèlement sexuel, le programme SIRAYE de l’OIT, dont fait partie intégrante Fonds Vision Zéro, vise le développement d’une meilleure culture de santé et de sécurité dans un secteur majoritairement féminin.
Partout où elle regarde, il y a des femmes, que ce soit dans les activités de couture, de coupe ou de vérification. L’industrie du vêtement est largement tributaire des femmes qui représentent 80 p. 100 de tous les travailleurs du secteur.
Le secteur du textile et du vêtement de l’Éthiopie est en plein essor.
On estime que le nombre d’emplois dans l’industrie du textile et du vêtement était de 798 752 en 2018 et que ce nombre devrait augmenter de 86 p. 100 jusqu’en 2025 pour créer plus de 683 000 nouveaux emplois directs et près de 868 000 nouveaux emplois indirects.
Les industries du vêtement et du textile font partie des priorités du gouvernement éthiopien dans le cadre du plan de croissance et de transformation (GTPII) qui vise à hisser l’Éthiopie au statut de pays à revenu intermédiaire d’ici 2025. Le secteur demeure pertinent et est intégré comme secteur prioritaire dans le nouveau plan décennal de développement (2021-2030).
Le secteur du vêtement emploie 62 000 travailleurs à l’échelle nationale, ce qui représente 17,5 p. 100 de la main-d’œuvre manufacturière. La plupart des travailleurs sont des femmes, dont 60 p. 100 travaillent à l’étape de la découpe de la production et 90 p. 100, à l’étape de la couture.
Les parcs industriels parsèment maintenant le paysage partout au pays. Six d’entre eux ont été conçus par le gouvernement: Bole Lemi (où Genet travaille), Hawassa, Mekelle, Jimma, Adama et Kombolcha. Ils mettent tous l’accent sur le secteur du vêtement et du textile, et ils ont changé la vie de milliers d’Éthiopiens.
Implantés au cours des dernières années, les neuf parcs industriels opérationnels en Éthiopie ont créé au total 64 000 emplois en 2019. Selon un rapport de l’OIT, le secteur fournit des emplois formels principalement aux jeunes primo-demandeurs d’emploi.
Six autres parcs industriels prévus par le gouvernement verront le jour et couvriront un plus large éventail de secteurs, notamment la transformation des aliments, l’assemblage de véhicules et les produits pharmaceutiques. Bien sûr, les défis persistent. Parmi les contraintes de développement du secteur privé de l’Éthiopie, mentionnons entre autres la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et productive, les problèmes d’accès au financement et les inefficacités de la logistique commerciale.
Remédier à ces contraintes nécessitera des interventions politiques, des investissements et une assistance technique.
Pourquoi la SST est-elle si importante pour l’industrie du vêtement?
Genet travaille dans une industrie qui, selon son gouvernement, fera de l’Éthiopie un pays à revenu intermédiaire d’ici 2025.
SST, il faut en parler
Les blessures les plus courantes dans l’usine sont attribuables aux ciseaux. Souvent, les travailleurs ne portent pas de protège-doigts, ce qui peut provoquer des accidents si les ciseaux glissent. Genet elle-même s’est blessée au moment où elle garnissait un bouton.
Elle a eu de la chance – la coupure aurait pu être bien pire. Comme elle l’a appris lors de la formation sur la SST, dans le cadre du programme de formation SIRAYE, la sécurité au travail n’affecte pas seulement la productivité et le moral; dans les cas graves, c’est également une question de vie ou de mort.
Le cours sur la SST abordait des sujets que Genet connaît bien maintenant, comme le stockage des produits chimiques et l’équipement de protection. Ce cours l’a également préparée à mieux expliquer ces notions importantes à ses collègues.
L’une des caractéristiques clés de cette formation est son ieffet domino: une fois qu’une cohorte a terminé le cours, elle se retourne et communique l’information à ses collègues. La cohorte de Genet a réussi à former 100 travailleurs par semaine.
Les choses changent déjà pour le mieux. Il y a eu moins d’accidents et les travailleurs connaissent mieux les procédures de sécurité. Mais il reste encore beaucoup de travail à faire pour instaurer une culture de la sécurité et de la santé dans le secteur.
Certains collègues de Genet pensent que les mesures de sécurité avantagent l’usine elle-même, non les personnes qui y travaillent.
«J’ai une petite cicatrice sur le majeur.»
«Nous essayons de les aider à se rendre compte que ces mesures concernent également la sécurité personnelle.»
Comment le COVID-19 a changé la vie dans l’usine.
«J’ai tellement eu peur la première fois que j’ai entendu parler d’un cas qui avait été signalé en Éthiopie, parce que j’avais entendu dire à quel point la situation était grave dans d’autres pays.»
«J’ai beaucoup appris depuis que je suis entrée en fonction dans cette usine. Je suis convaincue que je partirai du bon pied lorsque je créerai ma propre entreprise.»
En savoir plus
- Une journée dans la vie d’un travailleur éthiopien oeuvrant dans l’industrie du vêtement
- SIRAYE- Vidéo sur l’impact du COVID-19
- Vidéo sur l’impact du SIRAYE
Ces histoires d’impact ont été réalisées avec le soutien financier de l’Union européenne.